Lökki en coulisses de la poubelle de tri – 1/3

éthique - - 8/09/2023

Le centre de tri de Manosque a ouvert ses portes à une poignée d’heureux élus le temps d’une visite. Comme c’était sur la bucket list de Joys (notre responsable qualité) et Nina (la co-fondatrice Lökki) depuis des années, elles ont sauté sur l’occasion ! Nous avons enfin pu découvrir l’envers du décor. Aujourd’hui, on vous dit tout sur la composition de la filière du déchet en France, et son organisation notamment depuis l’extension des consignes de tri (2022).

Lökki kombucha en coulisses du centre de tri de Manosque visite de la fillière recyclage par Nina et Joys tri des déchets
Joys & Nina

De quels acteurs est composée la filière du déchet ?

Il y a 4 acteurs clés. Accrochez-vous, c’est technique :      – Les producteurs : il s’agit d’entreprises qui mettent sur le marché des produits qui deviendront un déchet à la fin de leur vie.Exemple : Lökki est un producteur car nous vendons des bouteilles vouées à devenir des déchets après que vous en ayez bu le contenu.

– Les éco-organismes : ces sociétés agréées par l’État prennent en charge la fin de vie des déchets qui sont mis sur le marché par les producteurs. Cette prise en charge se fait via la REP, ou Responsabilité Elargie du Producteur. La REP se base sur le principe « pollueur-payeur ». Ça veut dire que chaque producteur verse de l’argent à son éco-organisme pour prendre en charge le coût de gestion du déchet mais aussi pour financer des campagnes de sensibilisation autour du recyclage.

– Les collectivités territoriales : elles sont financées par les éco-organismes. Ces derniers n’ont aucune vocation à faire des bénéfices, ils transfèrent donc tout l’argent de la REP aux collectivités pour qu’elles assurent la collecte et le tri des déchets.

      – Les centres de tri :

Aujourd’hui, il en existe 3 types :

o   Les régies : elles sont gérées directement par la collectivité. 20% des centres de tri en France sont des régies.

o   Les DSP ou Délégations de Services Publics : la collectivité peut lancer des appels d’offre afin de déléguer la gestion des déchets à des entreprises spécialisées porteuses de projet.

o   Les acteurs privés tels que Veolia.

En France, il existait jusqu’à peu environ 250 centres de tri. 100 d’entre eux n’ont pas eu d’autre choix que de mettre la clé sous la porte il y a quelques mois.

La faute à la loi AGEC et à la toute nouvelle extension de consigne de tri

Cela est dû à la loi AGEC qui est venue modifier la consigne de tri. A ce point (si ce n’est pas déjà fait), on vous a peut-être perdu.e.s, alors voici un peu de lexique :
      – La loi AGEC, c’est la loi Anti Gaspillage et Economie Circulaire.
– Et la consigne de tri, c’est ce petit bloc que l’on retrouve au dos de nos produits alimentaires et qui nous dit dans quelle poubelle placer chaque élément d’emballage.
Benne du centre de tri des déchets Manosque Lökki kombucha
Dans les coulisses du centre de tri de Manosque
 
Et cette consigne de tri, elle a changé depuis le 1er janvier 2022. Désormais, on ne laisse plus au consommateur final le soin de faire l’arbitrage du tri de ses déchets. Ça veut dire que ce n’est plus à lui de décider du type de poubelle où mettre son déchet (vous avez sûrement eu ce débat avec vos collègues sur « mais le pot de yaourt, c’est poubelle de
tri ou pas ? »
). Maintenant, on demande au consommateur final de mettre la totalité de ses déchets d’emballage (hors verre, encombrants et déchets électroniques) dans ce qu’on appelle le « bac de tri ». C’est ce qu’on appelle l’extension de la consigne de tri.

Mais en quoi l’extension de la consigne de tri a causé la fermeture de 100 centres de tri ?

Si l’on demande au consommateur de tout mettre dans le bac de tri, c’est pour maximiser la récolte de déchets recyclables. Ce n’est plus à lui d’estimer que tel ou tel déchet est recyclable ou non. Maintenant, l’arbitrage entre déchets recyclables et déchets non-recyclables se fait directement dans le centre de tri. Et un tel arbitrage demande énormément d’adaptations car les volumes reçus en centre sont beaucoup plus conséquents, et que les centres de tri reçoivent des déchets qu’ils ne sont pas toujours habitués à traiter. Ils doivent donc s’adapter en s’équipant de nouvelles machines, de plus de personnel… ou doivent même étendre leurs locaux. Tout ça, sans percevoir de financements autres que celui de la REP. Difficile de ne pas mettre la clé sous la porte face à de tels investissements à réaliser !

Une extension de consigne de tri qui est malgré tout positive pour l’environnement

Malgré cela, l’extension de la consigne de tri reste une bonne nouvelle car nos poubelles à ordures ménagères pouvaient contenir jusqu’à 35% de déchets recyclables ! Qui partaient du coup à l’enfouissement ou au brûlage… Sans compter que la massification des gisements de certains déchets va pouvoir permettre de financer de nouvelles filières de recyclages, pour les déchets qui n’étaient jusqu’ici pas valorisés. Alors remplissons nos bacs de tri pour réduire la poubelle à ordures ménagères. Le nec plus ultra reste bien sûr de réduire nos déchets à la source, du mieux qu’on peut avec les moyens que l’on a.

Pour savoir comment être le boss de la poubelle de tri, rendez-vous sur notre deuxième article de blog dédié au tri des déchets ! Nous comptons bien tordre le cou à certaines idées reçues sur le tri.

Visite Lökki kombucha au centre de tri des déchets manosque
Tri du bois

 

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